Mémoires du Futur

Lieu
Palais de la Mine 73210 Peisey-Nancroix France
Année
Statut
résidence
Collaborations
Chevalier-Masson, conception et réalisation textile
Léo Baqué, réalisation héliostat
Xavier Fenouillet, artisan métallier
Théo Poyer, design graphique
Budget
120 041€
État
terminé
Description du projet

Mémoires du Futur est un projet de recherche initié par Zerm dans le cadre du programme Mondes Nouveaux. Le projet consiste en la conception et la construction d’un prototype de logement individuel futuriste. Le projet s’inscrit dans le Palais de l’ancienne mine de plomb argentifère à Peisey-Nancroix (73), vaste édifice inoccupé, inscrit au registre des Monuments Historiques.

Ce projet d’architecture expérimental utilise le récit d’anticipation comme ressort de conception. Le rationnement de l’énergie, le déploiement des filières de réemploi et la reconversion systématique des édifices vacants, constituent trois postulats de départ et les piliers narratifs permettant d’asseoir le contexte. Sans prétendre prédire l’avenir ou proposer une solution miracle, le projet esquisse les contours d’une production architecturale frugale et enthousiaste. Extrapolant les dynamiques actuelles, la recherche par anticipation s’adresse ainsi à notre présent et ses enjeux, plutôt qu’à une société future idéalisée.

Le produit de la recherche est une exposition à l’échelle 1:1. Elle permet de tester l’aménagement mais aussi d’éprouver avec le corps les effets phénoménologiques que produit l’installation. La méthode de conception prête une attention particulière au déjà-là et se confronte donc au hors-standard. L’architecture s’envisage alors en complément de l’existant, par opposition aux “grands gestes”, démolitions et autres tables rases. Dans cette optique, le projet emprunte tantôt à un registre frugal et low-tech, tantôt à celui des technologies de pointe, dont est faite l’hypothèse d’une démocratisation. C’est ainsi que la palette d’outils et de références retenues convoque autant l’enmobilier médiéval et l’architecture vernaculaire, que la découpe au laser, l’impression 3D ou la photogrammétrie. L’alliage de ces approches démultiplie les opportunités de valorisation du site et de ses ressources.

Plusieurs dispositifs architecturaux complémentaires sont ainsi réalisés pour assurer une production de chaleur par réverbération solaire et une ventilation naturelle, afin de créer un climat intérieur favorable à l’habitat. Un héliostat, grand miroir pivotant monté sur axe, suit la course du soleil à la manière d’un tournesol et projette par reflet les rayons du soleil vers le bâtiment. Ces rayons traversent une lentille qui concentre le faisceau en un point réduit. Celui-ci se situe sur la façade du palais, nouvellement équipée d’un four solaire. Par ricochets dans ce dispositif recouvert de miroirs, les rayons solaires chauffent un réseau d’eau qui serpente en intérieur et apporte de la chaleur au foyer. Un système d’isolation textile amovible permet de retenir la chaleur ainsi produite et optimise ses effets dans l’habitat. La ventilation naturelle, profite des conduits de cheminée obsolètes pour alimenter en air neuf le logement, tout en extrayant l’air vicié. Un échange de calories est pensé au sein du conduit afin de préchauffer l’air entrant, sur le modèle d’une ventilation double flux. Le tirage de ce système de ventilation est optimisé par la présence d’un chapeau de cheminée faisant office de bouche d’aération. Métallique et de couleur sombre, ce dispositif pivote à la manière d’un girouette pour capter les vents et monte en température au contact des rayons solaires ce qui augmente le tirage.

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