Lieu
Saisons Zéro Roubaix France
Année
Statut
résidence
Collaborations
Résident·e·s : Subzero, Chloé Cordiale et Hugo Bonnet, Elea Jeanne Schmitter, Dounia Chemsseddoha, Pia-Melissa Laroche, Abeirst
Avec l'aimable autorisation de : Agata Felluga, Kris De Decker et Benoît Bride, Mona Chollet
État
terminé
Description du projet

Hibernation est la première saison thématique des Saisons Zéro, elle célèbre l’hiver en ouvrant une résidence à 10 créateurs et créatrices et un temps de recherche autour de la thématique de l’hibernation, de la lenteur et de l’isolation

Édito : Aux Saisons Zéro, nous avons dû accepter que la température à l’intérieur du monastère varierait avec autant d’amplitude qu’à l’extérieur. Le nom du projet illustre d’ailleurs notre choix d’adopter ces conditions et d’en faire un sujet plutôt que d’en subir la contrainte. En décembre 2020, alors que l’hiver s’annonce, nous choisissons de traiter la thématique de l’hibernation, d’en faire une méthode construite, réfléchie et racontée pour traverser la saison froide.

L’hibernation est un écho au repli vécu par tou.te.s à l’annonce du deuxième confinement. Quand à nouveau le corps de la société s’immobilise, qu’il entame une phase de sommeil seulement agitée par les flux de bande passante sans pouvoir se projeter vers l’extérieur, les confiné.e.s observent et échangent à travers les fenêtres de leurs écrans

Au Monastère des sœurs Clarisses, l’hibernation nous rappelle cent-trente deux ans d’histoire de recueillement, de retraite régie par la communauté. Ce sont ensuite dix années de torpeur et d’engourdissement, au départ de ses occupantes, qui ont marqué le bâtiment et accéléré son vieillissement.

L’hibernation pour les animaux est une mise au ralenti des fonctions de l’organisme : le corps dans sa totalité - y compris le cerveau - baisse en température et réduit considérablement l’énergie nécessaire à sa survie. L’animal peut alors passer de l’automne au printemps sur les seules ressources qu’il aura su accumuler avant de se nicher à l’abri. Ce sommeil long de plusieurs mois sera interrompu de quelques réveils volontaires, sursauts de vie indispensables, l’empêchant de tomber dans une torpeur si profonde qu’elle serait irréversible. Aussi, la possibilité d’agiter nos muscles et nos voix enrouées, de sortir, d’exprimer ce qui s’est rêvé collectivement au cours de nos isolements respectifs, est la manifestation du renouveau printanier.

Au cours de notre retraite, nous avons collecté et archivé nos expérimentations et recherches avec la volonté de donner à voir ce qu’il se passait derrière nos fenêtres en ogives. Cette édition est donc le fruit de notre hibernation; nous vous en souhaitons une bonne lecture.

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