Lieu
Saisons Zéro Roubaix France
Année
Statut
aménagement
État
terminé
Description du projet

Ruisseauville est la troisième saison thématique des Saisons Zéro, elle célèbre l’été à travers la réalisation d’un aménagement dédié à l’usage des eaux pluviales.

Édito : Baignades et fruits juteux font de l’été la saison des loisirs et de l’abondance. C’est aussi la période des pics de températures et des vagues de sécheresse qui transforment d’insouciantes batailles d’eau, en batailles pour l’eau : son économie, son usage parcimonieux. Alors que certain·e·s implorent le ciel de pleuvoir et que d’autres s’en remettent à l’ensemencement artificiel de nuages, la question de l’eau cristallise d’importants enjeux écologiques. De sa gestion par la collectivité jusqu’à nos robinets, se dessine un long parcours d’infrastructures et de réseaux invisibles qui uniformise le traitement des eaux (grises, noires, pluviales) autant qu’il consacre la potabilité à l’arrosage des pelouses ou au nettoyage des voitures.

Aux Saisons, sous le monastère - dont la chapelle s’est construite à l’emplacement d’une ancienne mare - coule le Trichon. Les manufactures textiles qui ont fait l’âge d’or de Roubaix se sont implantées en suivant ses méandres. Le ruissellement de l’eau était alors un moyen de charier hors des villes les rebuts et polluants de l’industrie. Aujourd’hui souterrain, le Trichon alimente une nappe phréatique peu profonde dont une résurgence existe dans les caves du monastère. Le projet que nous vous invitons à découvrir propose une captation de cette source au profit d’usages “en cascade”. Cette eau claire étant actuellement renvoyée aux égouts, il convient de la dévier vers un puits de percolation foré dans le jardin. Cette nouvelle boucle ajoute une parenthèse romantique au cours du ruisseau, une digression frugale et salutaire en été.

Ruisseauville est un circuit aquatique fait d’écoulements, de retenues, de pompages, de canalisations et d’infiltrations. C’est un parcours jalonné de rigoles, de bassins, de filtres et d’aqueducs, qui offre en goutte à goutte, en clapotis, comme en jet, une eau à destination des jardins potagers, des fontaines ou des carafes. Cette installation, aussi ludique que scientifique et technique, est le fruit d’une résidence architecturale estivale qui questionne la place de l’eau en ville et les enjeux environnementaux inhérents à la gestion de cette denrée vulnérable et vitale.

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